Les prix du pétrole augmentent fortement après les frappes américaines contre l'Iran

Les prix du pétrole ont bondi dimanche soir après que les États-Unis ont lancé des frappes aériennes sur les principaux sites nucléaires iraniens, intensifiant les craintes d'un conflit régional plus large. Ces frappes ont suscité des inquiétudes quant à la possibilité que l'Iran riposte en fermant le détroit d'Ormuz, une voie de transit pétrolière vitale qui gère environ 20 % des flux mondiaux de pétrole.

Le Brent brut a augmenté de 5,7 % avant de s'établir à près de 76 dollars le baril.

Le brut WTI a grimpé de plus de 2 %, s'échangeant autour de 75 $.

Les marchés réagissent non seulement au risque géopolitique immédiat, mais aussi à la possibilité croissante d’un choc d’offre si l’Iran mettait à exécution ses menaces de restriction du trafic maritime à travers le détroit.

L'Iran vote pour la fermeture du détroit

Le parlement iranien a voté la fermeture du détroit d'Ormuz en réponse aux frappes aériennes américaines, bien que la décision finale revienne au Conseil suprême de sécurité nationale du pays et au guide suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei.

Wall Street ne considère plus une telle décision comme un risque lointain. Une éventuelle fermeture du détroit est désormais perçue comme une menace sérieuse pour l'approvisionnement en pétrole, compte tenu notamment des tendances passées.

Note: JPMorgan a averti qu'en cas de résultat sévère, le pétrole pourrait atteindre 120 à 130 dollars le baril.

Les conflits passés montrent à quoi s'attendre

Historiquement, les prix du pétrole ne connaissent des hausses durables que lorsque les producteurs régionaux sont directement impliqués. Contrairement aux précédents conflits impliquant Israël, celui-ci implique à la fois l'Iran et l'armée américaine, ce qui renforce son impact.

JPMorgan estime que lors de conflits majeurs liés au pétrole, le pétrole se trade avec une prime de 7 à 14 dollars au-dessus de sa juste valeur. En cas de changement de régime, le prix du pétrole a augmenté en moyenne de 76 % depuis le début de l'événement jusqu'au pic des prix.

L'OPEP+ avait augmenté sa production avant l'escalade du conflit. Avant la frappe israélienne du 13 juin qui a exacerbé les tensions, l'OPEC+ avait déjà augmenté sa production de pétrole. Si les exportations iraniennes sont considérablement réduites et que les autres producteurs ne parviennent pas ou ne peuvent pas augmenter rapidement leur offre, le marché pourrait être confronté à un déséquilibre prolongé.