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Trump exige une baisse des taux de 2,5 %

L'ancien président Donald Trump s'en prend une fois de plus au président de la Fed, Jerome Powell, exigeant cette fois une baisse massive des taux de 2,5 points de pourcentage. C’est un titre audacieux, mais personne ne s’attend à ce que cela se produise. Les marchés ont à peine bronché, et la Fed ne change pas de cap. Pourtant, même le bruit peut faire bouger les marchés, en particulier dans un environnement politiquement chargé.
Une baisse de 2,5 % ? Personne n'y croit
La demande de Trump est irréaliste. L'économie n'est pas en crise. L'inflation, bien que inférieure à celle de 2022, reste supérieure au seuil de tolérance de la Fed. Le marché du travail est stable. Et les prévisions de la Fed ne prévoient que deux modestes baisses de taux de 0,25 % cette année, et non dix fois plus.
Alors pourquoi le dire?
Trump veut présenter Powell comme le problème en cas de ralentissement économique ou de chute des marchés. En appelant à une réduction extrême, il crée un contraste : Powell semble être celui qui freine la croissance, même si les données ne soutiennent pas une telle décision. C’est une astuce de communication : déplacez la conversation suffisamment loin, et même des coupes modestes commencent à sembler insuffisantes.
Powell reste concentré sur les données
Jerome Powell ne répond pas directement à Trump et ne change pas de cap. Il continue de observer l'inflation et les données économiques.
L'une des principales préoccupations de Powell concerne actuellement les droits de douane. Ironiquement, ces droits de douane font partie de l'héritage économique de Trump. Les entreprises commencent tout juste à répercuter ces coûts supplémentaires sur les consommateurs. Il est donc plus difficile pour la Fed de justifier les réductions, car cela ajoute une nouvelle pression inflationniste.
Pendant ce temps, l'économie américaine poursuit sa croissance, contrairement à certaines régions d'Europe qui baissent leurs taux en raison de la stagnation. Cela donne à Powell encore moins de raisons d'agir rapidement.
En résumé: La Fed ne va pas baisser ses taux simplement parce que Trump l'exige. Elle attendra de véritables signaux de l'économie.
Les marchés ne peuvent ignorer le bruit
Même si la réduction de 2,5 % exigée par Trump ne se concrétise pas, le marché reste attentif aux propos d'une personnalité aussi influente. Ses commentaires accentuent la pression, modifient les attentes et attisent l'incertitude.
Le dollar américain pourrait légèrement s'affaiblir si les traders commencent à croire que Trump pourrait influencer la future politique de la Fed. Mais le ton ferme de Powell contribue à maintenir le dollar stable, du moins pour l'instant.
Sur le marché obligataire, nous pourrions assister à une baisse progressive des rendements obligataires à court terme. Ce n'est pas dû à une baisse importante à venir, mais au fait que les traders tentent souvent d'anticiper toute possibilité de baisse des taux. Cependant, sans confirmation des données sur l'inflation ou l'emploi, ces fluctuations peuvent s'estomper rapidement.
Les marchés boursiers pourraient réagir par la volatilité, et non par la direction. Les actions technologiques et immobilières ont tendance à progresser face aux anticipations de baisse des taux, tandis que les banques pourraient être en difficulté. Mais avec les droits de douane menaçant de faire grimper les prix et la prudence de la Fed, il n’y a pas de tendance claire. Attendez-vous plutôt à de fortes fluctuations à court terme autour des données clés et des discours de la Fed.
Ce qu'une petite réduction pourrait réellement faire
Si la Fed finit par réduire ses taux de 0,25 % ou de 0,5 %, ne vous attendez pas à un impact important sur la vie quotidienne.
Les mensualités des prêts à taux variable pourraient diminuer légèrement, mais les emprunteurs à taux fixe ne verront pas beaucoup de changement. Les épargnants, notamment les retraités, seraient pénalisés par une baisse encore plus marquée des taux d'intérêt sur l'épargne. En revanche, les prix des actions et de l'immobilier pourraient repartir à la hausse, au bénéfice de ceux qui possèdent déjà des actifs. Ceux qui ne sont pas exposés au marché, en particulier les ménages les plus pauvres, n’en tireront probablement pas beaucoup d’avantages.
En bref, de petites réductions aident les détenteurs d’actifs et les emprunteurs à bénéficier d’un effet de levier.
Trump sait que Fed ne baissera pas ses taux de 2,5 points
Trump sait probablement que la Fed ne procédera pas à une baisse de taux de 2,5 points. Ce n'est pas l'objectif. L'objectif est de faire pression. C'est une façon de détourner le débat, de pointer du doigt et de se présenter comme celui qui tente de « régler » les choses, même si ses propres politiques contribuent à l'inflation.
Même lorsque les marchés savent que la Fed ne donnera pas suite à des demandes extrêmes, le simple fait d'évoquer l'idée ravive les attentes. Cela sème le doute : les taux sont peut-être trop élevés. Peut-être y a-t-il un problème. Il est alors plus facile de justifier une future baisse sans que cela ressemble à une décision de panique.
En résumé
Les déclarations de Trump ne modifieront pas la politique de la Fed aujourd'hui, mais elles ne sont pas anodines. Elles modifient les mentalités et influencent légèrement les marchés.
Même si les marchés n'intègrent pas la hausse de 2,5 %, les anticipations évoluent légèrement vers une politique dovish. L'idée que « la Fed devrait réduire ses taux » se normalise. Cela sème le doute:
“Peut-être que les tarifs sont trop élevés… Peut-être qu’il y a quelque chose qui cloche sous la surface…”
Cela rend le terrain plus propice à une future réduction qui ne sera pas perçue comme de la panique, mais comme une situation attendue depuis longtemps.